N’attendez pas de vos salariés qu’ils s’engagent. Impliquez-les, pour qu’ils deviennent acteurs de votre engagement.
L’engagement des collaborateurs, « THE SUBJECT ! « Il occupe les DRH, les DG, les com’internes, les équipes de transformateurs « de tout poil ».
Il y a peu, traversée par l’article « en finir avec l’engagement » de Martin RICHER, fondateur de Management et RSE, j’ai enfin pu identifier ce qui me gêne depuis des mois lorsqu’on me sollicite pour aider à « engager davantage les collaborateurs » : instantanément, l’engagement collaborateurs s’est mis à sentir la naphtaline.
Il suffit pourtant du simple virage sémantique proposé par Martin Richer, de changer le sujet de l’engagement et tout le système se recompose autour d’une nouvelle action, exigeante et vivifiante : le sujet de l’engagement n’est plus le collaborateur, mais l’entreprise.
Car c’est désormais à l’entreprise de s’engager. Et les salariés trouveront la voie d’une implication utile, faisant sens, aux côtés de leur entreprise engagée.
S’engager, c’est penser, aimer et agir pour plus grand que soi. On s’engage pour la liberté d’une nation, pour Dieu. On donne de soi, ce n’est pas rien.
L’entreprise « plus grande que le salarié », c’était avant. C’était un autre paradigme. Un autre modèle mental, (lire à ce sujet Stratégie Modèle Mental de Philippe Silberzahn et Béatrice Rousset) qui n’est plus. Celui où l’entreprise, toute puissante, générait les richesses et distribuait ses bontés selon des règles qui ne sont plus efficientes aujourd’hui.
Le monde est grand, l’entreprise est toute petite
Nous avons basculé dans un nouveau temps-monde où l’entreprise doit réinventer sa place et son rôle. Désormais, comme tout un chacun, l’entreprise épuise la planète, menace la survie de l’humanité et pour l’instant, la plupart d’entre elles poursuivent invariablement leur croissance, malgré tous les signaux de danger -qui n’ont plus rien de faible-, sur le fier chemin du capital. Et les salariés doivent s’y engager ? Hum…
La dissonnance est devenue cacophonie. C’est dans celle-ci que se loge le fameux diagnostic erroné de « désengagement des collaborateurs « . Or, les salariés ne sont pas plus « désengagés » qu’avant. S’ils s’engagent, c’est ailleurs, pour le monde. Et c’est ce qu’une grande partie d’entre eux attend désormais de l’entreprise.
Ce qui change, ce n’est pas les salariés, c’est le monde dans lequel évolue l’entreprise qui les emploie. C’est désormais à l’entreprise de s’engager , »en vrai ». Non plus seulement dans un projet de réduction de son impact négatif, mais dans la production d’un impact positif. Elle doit le faire aux côtés des salariés qui, citoyens d’abord, sont de plus en plus nombreux à s’engager pour tenter d‘infléchir l’usage que nous faisons du monde.
Infléchir l’usage que nous faisons du monde
L’exercice est complexe dans le domaine de l’écologie, bien sûr. L’entreprise fait partie elle-même d’un écosystème industriel qui pourra faire obstacle à sa volonté de protéger le bien terrestre. Elle se doit pourtant d’essayer, au moins autant que chacun des individus dans leur vie quotidienne, qui n’achètent plus de bouteilles plastique s’ils le peuvent, mais se vêtissent, un peu contraints, de synthétique.
Il est bien plus à sa portée de contribuer à changer le contrat social. Produire un écosystème dans lequel l’humain est vraiment respecté, salarié, client ,partenaire… Une entreprise avec moins de « com » et plus d’actes, qui recrute en toute transparence, qui prend le temps d’embarquer tout un collectif sans produire de dégâts enflammés, qui accepte de produire moins pour protéger mieux, qui finance des projets éthiques envers les plus faibles, qui agit local, qui dit ce qu’elle fait, qui fait ce qu’elle dit.
Ce qui est plus grand que l’entreprise, c’est sa valeur humaine. Qu’elle s’y engage. Mais qu’elle s’y engage vraiment. Et ses salariés s’impliqueront.
SOURCES
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