Votre entreprise est en plein tournant digital. Il touche tous les métiers, jusqu’à ceux du traitement et suivi des commandes. Les équipiers vont enfin pouvoir se débarrasser des fichiers Excel. Mais comment accompagner au mieux ce changement crucial, qui au fond est d’abord culturel ?
Vous disposez d’un budget conséquent pour mener ce plan de sensibilisation, car l’enjeu est fort … et vous travaillez d’arrache-pied avec une agence conseil spécialisée dans le digital -des vrais geeks ! -. C’est un bon choix, rassurant, n’étant vous-même pas complètement à l’aise avec tous ces sujets.
C’est parti :
digital days, hackatons, séminaire expérientiel dans l’IA pour les managers, campagne de communication multicanal, tout y est et se déploie avec vigueur. En parallèle, vous communiquez fortement sur le dispositif « passeport digital » piloté par les équipes Formation, qui invite les collaborateurs à découvrir le web, les GAFA et l’intelligence artificielle en un parcours ludique à distance.
Mais un an plus tard, force est de constater que les fichiers Excel de suivi des commandes sont encore légion. La résistance au changement a la peau dure… Bien sûr, ce n’est pas que « la faute de la com » ! Mais ça vous énerve un peu quand même.
Faire bouger la com’ interne, c’est revoir la topographie de vos actions de sensibilisation.
Votre dispositif, bien que très complet, n’a pas concerné les bonnes personnes.
Où avez-vous déployé les digital days ? A l’étage de Direction du siège, un peu aussi à l’entrée du self des principaux centres opérationnels en province ? … Mais en province, les salariés rentrent plutôt chez eux pour déjeuner, c’est dommage…
L’appel à projets du hackaton ? Il a connu un beau succès d’après l’équipe RetD, qui a même dû effectuer un tirage au sort parmi les 30 candidats pour les 12 places dont elle disposait… Mais parmi les candidats, il y avait cinq digital-addicts du marketing, dix informaticiens, deux chefs de projet MOA de la direction client… et pas un seul opérateur !
50 % des collaborateurs sont allés au bout du « passeport digital » ? Beau chiffre ! mais combien dans les usines ?
Dans les faits, la culture n’a pas bougé là où elle naît.
Impulser une communication de transformation culturelle, c’est agir « dans » le sol.
Au plus près du travail et des personnes qui le font, au cœur de la zone de création de valeur, là où naît et se transforme la culture de votre entreprise. 
(Zone de création de valeur : épisode 1).
Pour cela, il faudra commencer par écouter votre propre perception : « je ne suis pas complètement à l’aise avec ces sujets » avez-vous dit… Et vous appuyer sur celle-ci pour vous demander ce qui ferait que les personnes les plus éloignées de l’étage de Direction aient moins de freins à utiliser le nouveau logiciel de suivi des commandes. Vous initierez alors des actions simples de proximité, vous créerez des espaces de discussion sur le travail au sein des unités de production, vous pousserez l’expression et les témoignages sur les points communs entre le nouveau chat intégré à ce nouvel outil et les réseaux sociaux externes. Vous créerez des liens, vous produirez du sens pour ceux qui en ont besoin.
Ce faisant, vous aurez réalisé une communication moins « clinquante », moins visible du COMEX… Sauf peut -être pour l’un de ses éminents membres… Vous savez, celui qui comme vous, ne se sentant pas vraiment à l’aise avec ces nouveautés numériques, sera tout heureux de comprendre comment fonctionne Twitter grâce au témoignage de cet opérateur de la région Rhône-Alpes. 😉
C’est cela, l’entreprise comprise !
La petite patate vous plaît ? Suivez ses tribulations sur https://www.lapatateatwork.com/
Merci @Gaëlle Roudaut !
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