La première mission de la communication interne est de donner du sens à la stratégie d’entreprise et aux actions des différents métiers. Elle s’y consacre entièrement. Par principe, par humilité ou par oubli, elle néglige souvent d’expliciter son propre métier, se privant ainsi de coopérations précieuses. Elle réduit par là-même la portée de son geste. Aux yeux des métiers, elle reste ce peuple d’irréductibles Gaulois qui résiste encore et toujours…
Perchés au sommet des palissades qui entourent leur village, les chargés de communication sont au travail. Ils scrutent les métiers , les décortiquent, leur donnent du sens dans des plans de communication qu’ils pilotent avec dextérite. Ce faisant, pas un ne s’occupe de rendre visible ce qui se passe à l’intérieur du village, personne ne communique sur la com’.
Et la vie n’est pas facile pour les autres métiers : ils frappent à la porte de la palissade, derrière laquelle ils ne savent pas vraiment ce qui se passe. Ils voient qu’une équipe soudée y travaille. Ils en sont dépendants, mais ne sachant pas clairement quels sont ses objectifs spécifiques ni comment elle travaille, ils lancent leurs demandes par dessus la palissade et attendent, anxieux, la réponse. Un article ? Accord ? Négociation ? Refus ? Une Newsletter ? Pourquoi ? Pourquoi pas ?
La com’ réussit très bien à faire ce qu’elle reproche à ceux qui n’ont jamais d’information à partager, rien à expliquer ou à faire comprendre. Elle ne raconte pas ce qu’elle fait, c’est la « boîte noire ». Cet excès d’humilité l’isole et monte des murs, quand il faudrait collaborer, partager, produire ensemble.
Les conséquences sont délétères pour le métier. Alors qu’aucun salarié ne change de matériel informatique sans passer par sa DSI, qu’aucun manager ne recrute sans s’appuyer sur les processus RH, les uns et les autres n’hésiteront pas, par ignorance ou absence de cadrage, à créer par eux-mêmes un nouveau logo de projet où une énième newsletter.
Faire bouger la communication interne, c’est la considérer pour ce qu’elle est : un métier comme les autres. Elle pilote une stratégie, des objectifs, des cibles, une gouvernance, un dispositif, des indicateurs d’efficacité. Pour exercer sa responsabilité à la « bonne » hauteur, elle doit expliciter et partager ces fondamentaux, pour qu’ils soient connus et compris. Alors, elle sera partie prenante du fonctionnement normal de l’entreprise.
Communicants, donnez à votre métier les chances d’être pris pour un partenaire. Faites tomber les palissades, ouvrez les portes du village, laissez entrer les voisins pour qu’ils voient et comprennent votre métier. De la même façon que vous décrivez et promouvez les processus de recrutement RH ou le nouveau catalogue de matériel informatique, communiquez sur la ligne éditoriale et les objectifs de vos dispositifs de communication. Expliquez sur vos objectifs annuels, le sens des communuatés que vous animez, pour quelles cibles vous mobilisez vos ressources et vos moyens. Publiez et commentez vos indicateurs.
Les métiers sauront alors pourquoi et comment co-construire avec vous une communication adaptée. L’entreprise a le droit de savoir pourquoi et comment vous travaillez, et surtout, beaucoup en ont besoin ! Des membres du comité de Direction aux salariés des régions, des managers au métiers partenaires dont la communication externe, la formation, les ressources humaines, l’informatique, l’Innovation ….
Partager votre gouvernance vous donnera accès à des coopérations utiles et gagnantes pour tous et qui amplifieront votre action. C’est cela, l’entreprise comprise !
La petite patate vous plaît ? Suivez ses tribulations ici. Merci @Gaëlle Roudaut !
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